Qu’est-ce que le Bien-Etre animal ?

« Le Bien-Être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal »  (ANSES 2018).

Cette définition pose d’emblée le problème majeur de l’évaluation de ce Bien-Être. En effet seul l’animal en question peut en témoigner. L’homme quant à lui doit s’en faire le messager grâce à une connaissance parfaite dudit animal concernant sa physiologie, son état de santé, ses habitudes comportementales et individuelles et bien sûr en s’astreignant à une absolue neutralité anthropomorphique.

Chaque espèce a des besoins différents, fruits d’une longue évolution, des comportements adoptés stratégiquement afin de garantir sa survie. Chaque espèce s’est divisée du fait de caractéristiques environnementales. Et à encore plus petite échelle, chaque groupe s’est constitué d’individus exprimant  leurs différences.

Actuellement des Centres de références pour le Bien-Être animal européens et nationaux recherchent activement les moyens d’améliorer celui des animaux issus de l’élevage et de l’expérimentation. Les parcs zoologiques adhérents de la WASA ou de l’AFDPZ au niveau national sont très engagés dans cette voie.

Il est d’autant plus surprenant de constater que ces avancées touchent peu le monde équestre. Le cheval a sans nul doute une place privilégiée justifiant le désir de certains de le reclasser en animal de compagnie. Pourtant la plupart des chevaux sont en situation de mal-être, état subordonné à son utilisation. Malgré tout, il est au coeur de nos préoccupations. Il n’y a qu’à pointer tous les produits qui lui sont consacrés, toutes les structures qui lui sont dévouées et à fortiori constater le rang qu’il occupe dans notre économie. Mais la connaissance du cheval, seule garante de son Bien-Être, bien qu’ étayer par de très nombreuses recherches, semble paradoxalement se résumer à celle liée à son utilisation.

Et ce que l’on admet comme Bien-Être équin est tout au plus, et dans le meilleur des cas, de la Bientraitance. Et c’est totalement différent : « La bientraitance correspond aux actions que l’humain engage ou réalise dans l’intention de répondre aux besoins des animaux tels qu’il les interprète, comme bien nourrir, bien loger, bien soigner. Il s’agit d’une démarche anthropocentrée qui ne tient pas compte du ressenti de l’animal ou des émotions positives » (Anses).

Pour aborder le Bien-Être équin il nous faut le voir comme espèce animale, une espèce parmi tant d’autres peuplant cette merveilleuse planète du vivant qu’est la Terre. Oublions l’espace d’un instant la courte histoire de notre relation qui lui a fait perdre sa liberté, liberté d’être, de choisir où poser son sabot, quelle herbe manger, ses partenaires de vie…

Alors descendez de cheval et rejoignez-nous dans la découverte de l’être profond, de l’essence même du cheval. Redécouvrons-le ensemble, regardons-le avec des yeux nouveaux, écoutons-le nous raconter ses histoires et marchons à ses cotés ! Ensemble, définissons un protocole d’évaluation de son Bien-Être ou tout du moins de son état. Seule la connaissance précède l’action.

Dans notre prochain article nous remonterons le temps et redécouvrirons ses origines,ces mêmes origines qui le définissent aujourd’hui encore !